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[Cinéma] L’anti-critique : « THE WEDDING PLAN » de RAMA BURSHTEIN

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Les films sortis entre le 25 décembre et le 1er janvier sont toujours traités injustement, du fait qu’ils ne peuvent jamais entrer dans aucun classement de fin d’année. Il y a en effet peu de chance qu’on ait réussi à aller les voir avant le nouvel an – ils ratent alors le classement de l’année en cours –, mais, même si on va les voir l’année suivante, notre conscience de critique rigoureuse nous empêche de les considérer comme effectivement sortis l’année suivante. Bref, tout cela pour dire que The Wedding Plan de Roma Burshtein, sorti le 27 novembre, ne figurera à mon grand regret dans aucun de mes Top 10 cinéma alors qu’il m’a pourtant frappé en plein cœur.

Trop rares sont les films qui semblent vous avoir entendus et vous renvoyer le message dont vous aviez tant besoin d’entendre à un moment donné de votre vie. Un film dont il était absolument indispensable, nécessaire, vital, que vous le voyiez à cet instant précis et pas un autre. C’est ce que j’ai ressenti en sortant de la projection de ce film. Le sujet : une jeune habitante de Jérusalem, qui cherche désespérément à se marier, va enfin se faire passer la bague au doigt. Mais, à une vingtaine de jours du mariage, son futur époux lui avoue qu’il ne l’aime pas. Refusant de se retrouver de nouveau seule, Michal (sublime Noa Kooler) décide alors de maintenir la cérémonie : elle n’a plus qu’à se trouver un mari. A partir de ce pitch romantico-romantique, on pouvait raisonnablement s’attendre à une comédie sur les tristesses du célibat et la tyrannie du mariage : la bande-annonce avait d’ailleurs tenté de le faire passer pour un « Bridget Jones » israélien, ce qui m’aurait en soi convenu. Pourtant, malgré de nombreux moments comiques, The Wedding Plan adopte un ton plus grave que prévu et, loin de traiter son sujet à la légère,  prend au contraire son héroïne très au sérieux et c’est ça qui fait du bien. Loin de considérer sa détresse comme ridicule et sa quête comme futile, il reste du côté de Michal du début à la fin. Comme elle, il y croit jusqu’au bout.

Car The Wedding Plan est clairement un film sur la foi. Sur la foi religieuse d’abord – Michal compte bien sur un miracle de Hanouka –, mais aussi et surtout sur la foi en soi-même. Michal l’explique parfaitement à sa famille : elle ne place pas ses attentes en Dieu, mais en elle-même pour que ce miracle se réalise. En croyant dur comme fer qu’elle mérite ce qu’il y a de mieux et d’accéder enfin au bonheur, Michal sait qu’elle obtiendra ce qu’elle souhaite le plus au monde. Et ce qu’il y a de plus beau, c’est qu’elle arrive progressivement à en convaincre les gens autour d’elle. Peu importe alors le résultat – du moins pour le spectateur : c’est cette détermination sans faille qui compte. Il serait donc dommage de réduire cette ode à la foi à la recherche de l’amour : bien au contraire, ce message peut s’appliquer à tous les domaines de la vie, et c’est ce qui m’a le plus touchée.

Si, comme moi, vous vous trouvez à un moment de votre vie où où vous devez constamment garder la foi dans ce que votre avenir vous réserve et rester persuadée qu’il prendra le chemin vers lequel vous souhaitez l’orienter, alors ce film se révélera comme un encouragement magnifique et inattendu : plus qu’un message d’espoir, un vrai soutien. Car si notre destin ne prend pas toujours la forme que l’on attendait, c’est en étant armés d’une foi inébranlable en nous-mêmes qu’on ne lui laisse plus le choix que de se réaliser.

 

 

 

 

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