Depuis quelques temps, le concept « feel-good » que l’on associait à des films, séries ou livres positifs depuis les succès des comédies made in Sundance comme Juno et Little Miss Sunshine, semble avoir laissé place à celui de « doudou ». Oui, telles les voitures mutantes de Transformers, les adjectifs qualificatifs évoluent. Là où des œuvres « feel-good » nous redonnaient le sourire et la patate par leur énergie contagieuse et leur humour lumineux, les produits « doudous » seraient plutôt là pour nous réconforter, nous consoler ou nous réchauffer le cœur après une dure journée de travail. Et ce sans forcément chercher à nous faire rire à tout prix, mais en misant plutôt sur la tendresse et la sincérité. Avec l’avènement de la série This Is Us, championne de cette nouvelle catégorie, les « dramédies » générationnelles et autres drames familiaux se sont ainsi fait une place de choix dans notre petit cœur qui avait besoin de se faire câliner.
Alors, au milieu de cette rentrée séries qui s’annonce quand même d’une rare violence, avec l’arrivée de The Punisher (qui ne s’appelle donc pas « The Forgiver ») et Mindhunter (Jonathan Groof, oui. Les serial killers glauques, non), ou encore le grand retour des Narcos (« Les affaires reprennent » !), je vous propose une petite sélection de séries doudous, nouvelles ou anciennes, afin de rester dans l’esprit des livres bien-être que je vous proposais la semaine dernière. Calez-vous bien dans votre canapé, glissez-vous sous un plaid et laissez-vous guider dans cette sélection sérielle 100% hygge.
Les nouvelles séries
- Downward Dog
Le petit bijou sériel de l’année s’appelle Downward Dog et n’aura tristement duré que le temps de huit épisodes. Dans cette série d’une douceur infinie, nous partageons la vie de Nan, publiciste combattant désespérément la misogynie ambiante, et de son incroyable chien, Martin, philosophe à ses heures perdues (car oui, le chien nous parle face caméra et c’est hilarant). On a rarement fait plus doudou que cette merveille de tendresse et de poésie qui nous met tous sur un pied d’égalité face aux petites difficultés mais aussi aux grands bonheurs de la vie.
- The Bold Type
Ok, je triche un peu, car The Bold Type pourrait tout à fait être qualifiée de « feel-good », tant sa « positive attitude » (oui, j’assume le fait d’utiliser encore cette expression) transpire par tous les pores de ses épisodes pop, colorés et décomplexés. Les trois héroïnes de cette nouvelle série ultra-féministe défoncent toutes les barrières professionnelles (elles bossent dans un magazine féminin) et personnelles qui se présentent devant elles grâce à leur amitié et leur solidarité, et nous font surtout croire que l’on peut toutes en faire autant. La révolution joyeuse a commencé.
Les nouvelles saisons
- This is us (saison 2 le 26 septembre)
C’est la série qui a théorisé le concept-même de série doudou et ses créateurs en sont tellement conscients qu’ils en ont fait leur principal argument promotionnel pour le lancement de la saison 2 cet automne (voir la vidéo ci-dessous). Tout est dans le titre : on ne suit pas les aventures des Pearsons, on en fait partie intégrante. Tire-larmes réconfortant par sa tendresse et son honnêteté sentimentale, This is us ne nous a pas séduits par de grands éclats artistiques ou dramatiques, mais en grandissant petit à petit en nous, épisode après épisode. On retrouve notre famille le 26 septembre.
- Jane The Virgin (saison 4 le 13 octobre ; saison 2 sur Netflix depuis le 4 septembre)
Il faut reconnaître que Jane The Virgin nous a fait un sale coup en faisant disparaître l’un de ses personnages principaux en cours de saison 3. Mais c’est aussi parce que la vie – et surtout la vie dans une vraie-fausse telenovela – suit des chemins imprévus que l’on apprécie autant de la partager avec ses protagonistes. Jane The Virgin est ainsi un bonbon acidulé qui a fondu au fil des années pour ne laisser que la douceur sucrée de son cœur. D’amusante à émouvante, il n’y a qu’un pas, que notre amie Jane a aisément franchi avec nous.
- La fête à la maison, 20 ans après (saison 3 le 22 septembre sur Netflix)
Vous souvenez-vous du sentiment de bien-être et de sécurité que vous éprouviez en retrouvant Une nounou d’enfer ou Notre belle-famille le soir à la télé en rentrant du collège ? Si vous ne faites pas partie des cyniques – bannis de ce site -, ne vous privez de ce doudou old school qu’est La fête à la maison – 20 ans après. Bonne nouvelle : ils n’ont pas trop vieilli, sont toujours aussi drôles et la madeleine de Proust fonctionne parfaitement. Un vrai cadeau de notre enfance.
Les intégrales
- Gilmore Girls (7 saisons – sur Netflix)
La quintessence-même de la série doudou. Comme le dit si bien mon amie Noémie, « il ne se passe rien, mais on s’y sent bien ». C’est tout à fait ça. On pourrait simplement vivre au quotidien avec les filles Gilmore, partager leurs joies et leurs peines. Et c’est déjà ce que l’on a pu faire pendant les sept années qu’a duré la série, nos vies ne faisant progressivement plus qu’une (je dois moi-même reconnaître des similitudes assez troublantes entre leur vie et la mienne). Quand ça ne va pas, il y a Harry Potter… Et il y a Gilmore Girls.
- Please like me (4 saisons – sur Netflix)
La série de l’Australien Josh Thomas (star comique dans son pays, il est à la fois le créateur et l’interprète de cette histoire inspirée de sa propre vie) était passée sous les radars d’à peu près tout le monde mais sa disponibilité sur Netflix pourrait lui rendre enfin justice. Faite de personnages aussi imparfaits que nous, Please like me traverse les questionnements identitaires (le héros se découvre gay) et les crises familiales (sa mère est un peu tombée sur la tête) avec la même insouciance teintée de nostalgie. Tout est grave et rien n’est grave à la fois. Comme dans la vraie vie.
- Friends (10 saisons – sur Netflix)
Ai-je vraiment besoin d’en dire plus ?
Les Joies de Julia 