La dernière fois que l’on avait laissé Petit Fantôme sur une scène, il nous livrait avec beaucoup de douceur et une pointe de timidité son sublime premier album Stave, œuvre polymorphe et polyglotte où de lumineuses ballades basques rencontraient une mélancolique électro francophone.
Telle une chenille sortie de sa chrysalide, c’est un Pierre Loustaunau malicieux, expansif, émancipé des François and The Atlas Mountains, que l’on retrouve sur notre scène parisienne préférée, le Point éphémère. Le lancement de son nouvel opus Un mouvement pour le vent était alors l’occasion de redécouvrir les petits chefs d’œuvre qui composaient Stave désormais teintés d’une énergie et d’une joie qu’on ne leur connaissait pas. De « L. » à « Dans le vent » en passant par l’incontournable et incroyablement pure « Peio », les madeleines de 2013 n’ont pas manqué à l’appel et ont naturellement noué le lien avec les nouvelles compositions du fantôme naviguant en eaux musicales troubles, entre un grunge candide et une chanson française rétro-futuriste. Outre l’évidente beauté de ses titres, le don de Pierre Loustaunau réside surtout dans sa capacité de donner au public la sensation de faire partie d’un tout, de vivre l’expérience de l’écriture et du live en même temps qu’il nous offre ses chansons sur scène.
Résultat de cette empathie, cette soirée ressemble davantage une succession de moments drôles et complices qu’à un simple enchaînement de morceaux dans une salle de concert. Alors que retentissent les accords tonitruants de « Couvre-moi », on se sent en effet recouverts de toute la chaleur de ces titres et de ce groupe généreux. Juste avant un rappel sous forme de « moment de détente » avec une « musique fin de jeu vidéo », Pierre Loustaunau lance un « On remercie… la vie ». Ce soir, nous étions définitivement du côté des vivants et Petit Fantôme a même sans aucun doute réveillé quelques morts.
Pour écouter le nouvel album de Petit Fantôme Un mouvement pour le vent, c’est ici :
Les Joies de Julia 